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Newton dut, pour rendre compte de ces faits, compliquer considérablement sa théorie, admettre notamment que les inflexions diverses de rayons lumineux près des corps proviennent d’une certaine action attractive ou répulsive de ceux-ci sur les molécules lumineuses et des accès périodiques assez singuliers de facile transmission et de facile réflexion.

Devant cette carence on eût pu, dès ce moment, essayer la vertu des hypothèses d’Huyghens. Mais le prestige de Newton était tel, prestige dû à tant de découvertes dans les domaines de l’optique, des mathématiques et de l’astronomie, que la théorie de l’émission demeura intangible pendant près d’un siècle.

Entre deux hypothèses, dont l’une est plus éloignée que l’autre de la réalité plus tard constatée, il faut préférer la plus féconde, même si elle est la moins vraie. Les théories d’Einstein ont apporté un tel bouleversement à nos connaissances que nous ne savons plus, de la théorie de Newton ou de celle d’Huyghens, laquelle est la plus proche du réel. Mais nous devons constater que le XVIIIe siècle qui, au point de vue scientifique, vécut dans la grande ombre de Newton, ne fit faire à l’optique aucun progrès.

« L’utilité d’une théorie, dit Fresnel, ne se borne pas à faciliter l’étude des faits en les réunissant par groupes plus ou moins nom-