Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/12

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ÉLIANTE.

Et qui sait vos deux noms, m’a dit…Heureux destin !
Ton maître est dans l’hôtel ?

DUBOIS.

Ton maître est dans l’hôtel ? Oui, vraiment.

PHILINTE.

Ton maître est dans l’hôtel ? Oui, vraiment.Viens, je vole…

DUBOIS.

Attendez. N’allons pas ici faire une école.
Il écrit. Vous sentez qu’après de pareils coups,
Les affaires, là-bas, sont sans dessus-dessous ;
Il m’a bien dit : « Dubois, ne laisse entrer personne…
Parce que… » Peste ! Il faut faire ce qu’on m’ordonne.
Attendez, s’il vous plaît, que j’aille un peu savoir
Si vous… Oh ! Qu’il aura de plaisir à vous voir !

(Il sort.)
PHILINTE.

Cet homme, je le vois, sera toujours le même.

ÉLIANTE.

Monsieur, plaignons Alceste.

PHILINTE.

Monsieur, plaignons Alceste.Ou plutôt son système.

ÉLIANTE.

Que nous devons bénir la fortune, aujourd’hui,
Qui nous offre un moyen de lui servir d’appui !
Mon oncle avec succès, sur notre vive instance,
Emploiera son crédit, son zèle, sa puissance,
Et surtout sa justice, à servir notre ami.

PHILINTE.

Je promets de ne pas m’employer à demi
Pour finir une affaire assez embarrassée,
Puisque sa liberté se trouve menacée.
Mais encore, madame, il est prudent, je crois,
De connaître, avant tout sa conduite, ses droits ;
Car sa bizarrerie, impossible à réduire,
En de tels embarras aurait pu le conduire,
Qu’il serait messéant et même dangereux
De s’avouer, bien haut, sottement généreux.
Mais je le vois.