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Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/117

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roussi, mes ennemis, sur le bord de la casserole, chantaient, en battant la mesure de leurs ailes dont le mouvement attisait le feu. Ou bien, je me voyais au bout d’un fusil, m’émiettant en petits morceaux emportés par le vent !

Quelle nuit ! Quelle nuit ! Quand, au matin, je m’éveillai, la terre, à perte de vue, était blanche. Les champs disparaissaient sous l’étrange tapis blanc, les branches des arbres, noires en dessous, étaient recouvertes d’une mousse légère, glacée et encore blanche ! J’ignorais tout de l’hiver et de la neige et je fut épouvanté de ce phénomène inconnu !

Ce que je voyais clairement, c’est que j’allais mourir de faim et de froid. Mon très court passé fut évoqué : mon enfance protégée, la bonté de mes parents, mon ingratitude, ma conduite abominable, ma fuite, mes vols, mes tueries et mes misères

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