Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/35

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Mes rayons ont peut-être raison ? je m’excuse de cette gaucherie, et vite, je vous amène au bord de la mer où vécut le goéland à qui arriva cette aventure et qui devint un philosophe.

Non, non, ne faites pas cette moue, mes petits ! Mon philosophe n’est pas de l’espèce humaine et ennuyeuse ! C’est un bel oiseau de mer qu’une tempête jeta brutalement sur un récif tout près de la plage. La patte brisée, saignant, seul sur la roche glissante, il essayait vainement de prendre son vol… il faisait très noir : quand on est malheureux, on endure mal l’obscurité !

À travers le fracas des vagues et du vent lui arrivaient les cris des oiseaux du Rocher Percé ; ils pleuraient comme des petits enfants, mais sa faible plainte à lui se perdait dans le bruit de l’orage.

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