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Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/86

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vait du Sud en courant ; il se mit à souffler si fort qu’il leur coupa la respiration. Il poussait des nuages sombres qui roulaient comme des vagues devant lui et se préparaient à déverser sur la terre toute l’eau qu’ils en avaient pompée depuis plusieurs jours.

Il me restait cependant une petite ouverture claire par où je voyais les fleurs tremblantes de peur.

Les éclairs, comme des serpents de feu, couraient dans le ciel et le tonnerre grondait, éclatait, et l’orage s’abattit sur le jardin fleuri.

En un clin d’œil, les fleurs furent trempées, couchées dans la boue, brisées, éparpillées. Ce fut un massacre auquel bien peu survécurent, et celles-là furent les plus modestes plantes protégées par leur petite taille.

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