Page:Faguet - En lisant Nietzsche, 1904.djvu/277

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siastique, comme, par exemple, l’ascétisme, le jeûne, le cloître, les fêtes. Tout cela a été corrompu, altéré, dévié, mal compris, souvent, par le Christianisme, mais tout cela en son fond est excellent : « L’ascétisme : on a à peine encore le courage de mettre en lumière son utilité naturelle, son caractère indispensable comme éducation de la volonté. Le monde absurde de nos éducateurs qui a présent à l’esprit « l’utile serviteur de l’État » comme schéma régulateur, croit s’en tirer avec l’instruction, le dressage du cerveau ; il ne possède même pas la notion qu’il y a quelque chose d’autre qui importe avant tout, l’éducation de la force de volonté. On institue des examens pour tout, sauf pour ce qui est essentiel : savoir si on peut vouloir, si on peut promettre. Le jeune homme termine son éducation sans avoir seulement un doute, une curiosité au sujet des problèmes supérieurs de sa nature ». — L’ascétisme sera une pratique de l’espèce supérieure, à la condition qu’il soit considéré, non comme une expiation et un châtiment exercé sur soi-même, mais comme une éducation, un dressage de la volonté de puissance.

« Le jeûne : recommandable à tous les points de vue, aussi [point de vue artistique et de dilettantisme] comme moyen pour maintenir la subtile faculté de jouir de toutes les bonnes choses. Par