Il est bien entendu que ce poète amoureux, par instants élégiaque et tragique, a surtout fait des madrigaux. Ses madrigaux sont comme tous les madrigaux de cette époque, comme ceux de Benserade (un peu moins hardis), comme ceux de Malleville (un peu moins prétentieux), comme ceux de Gombauld (un peu moins pompeux).
Il est à remarquer que Tristant aime les sujets excentriques. C’est ainsi qu’il va prendre pour sujet une pauvre fille qui mendiait à cette époque dans les rues de Paris et qui, paraît-il, était très belle. C’est ainsi qu’il fait un madrigal sur une négresse. De tels sujets plaisaient alors. Malleville aussi avait chanté La Belle Gueuse : il disait d’elle « Demander avec tant de charmes, c’est demander les armes à la main. Voici les vers de Tristan :
Ô que d’appas en ce visage |
La Négresse de Tristan est assez curieuse, mais pas très pittoresque encore
Beau monstre de Nature, il est vrai, ton visage |