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Voici, de son côté, comme parle, un moment, le vieil Astyage :

Mourons ! que ne mourai-je au milieu de l’armée,
Vieil de sang, jouissant d’une ardeur enflammée
De me venger, cruel, et, tout sang— et tout cœur,
Mourir, lépée en main, moins vaincu que vainqueur ( 1 ).

On trouve même ça et là quelques traits de sentiment presque naturels. Panthée, pleurant sur le corps de son époux, parle à cette âme qui fut tant aimée,

Cette ame qui se plaint, veuve de mon support
Et qui meurt, m’attendant, d’une seconde mort ( 2 ).

Dans les instants qui suivent la mort d’Henri IV, d’Épernon s’écrie :

Il est mort dans mes bras fortune misérable !
Un traître l’a meurtri lorsqu’il parlait à moi,
Et que pas un de vous n’avait l’œil sur son roi ( 3 ).

Peu d’invention, une composition exacte et monotone, avec un peu de mouvement parfois au dénouement ; beaucoup de déclamation et quelquefois un peu d’éloquence ; tous les défauts de l’école de Garnier poussés à leur perfection, quelques-unes des qualités de cette école à un degré estimable, voilà ridée d’ensemble que l’on garde de Claude Billard.


Panthée, acte II, p^ène 1.

, a te V. scène 6.

M ••. acte V, scène 3.