emploie ta vie à cela, parce que tu as le droit absolu de « disposer de ton bien et de tes revenus ».
Voilà les liens étroits, voilà la connexion qui existe d’une part entre le droit à la propriété (partagisme, ou collectivisme) et l’absence de liberté individuelle ; — d’autre part entre le droit de propriété (propriété individuelle) et la liberté individuelle.
Les Constituants et les Conventionnels — et c’est ici qu’ils ont été le plus radicalement libéraux — sont propriétistes parce qu’ils sont libéraux ; ils sont pour la propriété individuelle parce qu’ils sont pour la liberté individuelle avec ce qui en dérive et avec ce qui la soutient.
Pourquoi le sont-ils ? Parce que, comme toujours, il y a un fait d’abord et une idée ensuite ; parce qu’il y a eu un fait qui est devenu une idée. Le xviiie siècle a été l’accession, à travers beaucoup d’obstacles, de la bourgeoisie aux plus hautes fonctions de l’Etat. De là l’idée de l’égalité d’admissibilité aux emplois publics. Le xviiie siècle a été l’accession, à travers beaucoup d’obstacles, du peuple à la propriété. De là l’idée, comme tout à l’heure, de la suppression des derniers obstacles, l’idée du droit de tous à acquérir la propriété et à la garder. Les Constituants et les Conventionnels, comme libéraux, ne pouvaient être que propriétistes ; comme achevant par la loi l’œuvre que le xviiie avait faite par les mœurs et mettant dans la