professeurs comme ses commissaires de police, ni s’habituer à cette idée qu’il doit les traiter autrement, et que ses professeurs ne sont pas des commissaires de police spirituelle.
Quant au corps enseignant d’un enseignement d’Etat, il se peut qu’il soit très bon, le métier par lui-même étant honorable et attrayant. Seulement il serait meilleur s’il n’était pas corps enseignant d’un enseignement d’Etat, Tout corps enseignant d’un enseignement d’Etat sera infesté de politiciens qui, tout naturellement, songeront à avancer, et qui ne compteront pour avancer que sur la politique, et qui flatteront le gouvernement précisément en cette manie qu’il aura toujours de considérer ses fonctionnaires, quels qu’ils soient, comme des serviteurs, non de l’Etat, mais du pouvoir, et non comme des hommes de confiance du pays, mais comme des agents du ministère. C’est ce qu’on appelle familièrement gratter quelqu’un où cela le démange. Dans un des pays où il y a enseignement d’Etat, je rencontre, dans une rue de la capitale, un professeur assez agréable, assez instruit, parlant assez bien, bref, de moyen mérite : « Je pars.
— Avant la fin des vacances ? Où allez-vous ?
— Chez moi, à cause de l’élection de R…
— C’est dans quinze jours. Vous serez toujours à temps pour voter.
— Oh ! mais la campagne électorale ! R… est