Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/318

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l’intérieur et contre l’intérieur. Ils désarment du côté de l’étranger, mais ils arment contre une partie de la patrie, ce qui est armer contre la patrie. C’est précisément tourner le dos à l’idéal américain et à la pratique américaine, c’est-à-dire à la République.

Tout cela à cause de leurs haines de parti, de leurs rancunes de parti, de leurs ambitions de parti et de leurs avidités de parti. Rien ne prouve mieux, une fois de plus, que l’esprit de parti est absolument destructif du patriotisme, que l’esprit de parti n’est même pas autre chose qu’une forme de l’absence de patriotisme, que l’homme de parti subordonne la patrie à son parti et sacrifie la patrie à ses haines de sectaire ; que, au contraire, aux temps modernes, qui dit libéral dit patriote, et que le libéralisme n’est pas autre chose que l’instinct patriotique se réveillant, réagissant, et en ayant assez de toutes ces passions égoïstes qui ouvrent complaisamment la frontière, mais, en revanche, installent énergiquementau sein du pays des gouvernements de guerre civile et la guerre civile permanente.