Page:Faguet - Le Libéralisme.djvu/340

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qu’on le soupçonne d’être suspect de cléricalisme. Or on l’en soupçonne toujours.

Pour ces raisons le parti progressiste peut avoir au cœur un certain libéralisme platonique ; mais il ne peut pas compter comme parti libéral. J’ajoute qu’il ne peut pas compter comme parti, étant données la mollesse de son tempérament et l’infirmité de sa complexion. Il est destiné à disparaître à bref délai. En attendant, personne ne peut compter sur lui ni avoir confiance en lui, excepté, un peu, le parti radical.


Le nationalisme est le seul parti libéral qui existe en France. Il est libéral. Il réclame la liberté individuelle, la liberté de la parole et de la presse, la liberté d’association, la liberté d’enseignement, l’indépendance de la magistrature. On ne peut guère être plus libéral que cela. Voilà un parti libéral. Seulement il est composé uniquement, à très peu près, de bonapartistes, de royalistes et de cléricaux. Il est composé du personnel du 24 mai 1873 et du 16 mai 1877. Ces très honorables citoyens ne peuvent point n’être pas très suspects de n’être libéraux que parce qu’ils sont en minorité et de n’être libéraux que comme le sont toutes les minorités, c’est-à-dire jusqu’à nouvel ordre. Il est possible qu’ils aient été convertis, qu’ils aient rencontré le chemin de Damas et qu’ils soient devenus, non seulement sincèrement libéraux, mais