ment à une formule libérale : tout ce qui est police et tout ce qui est défense, réglé par une loi sociale ; le reste libre ; le reste, travail individuel ou travail d’individus associés librement.
Mais, nous répondent les Étatistes, la société humaine doit être, naturellement, une société animale perfectionnée. Les hommes sont des êtres pensants et des êtres associés. Ils doivent être associés pour penser et penser par association, penser en commun. La société humaine doit être une société d’âmes. Cette société d’âmes, ou sera divisée et donc ne sera pas une société, et nous tombons au-dessous de la société animale ; ou sera unie, et donc qu’est-ce qu’elle sera ? Une âme collective. Cette âme collective c’est l’âme sociale, c’est la société humaine, c’est-à-dire la société pensante. Cette âme collective, où faut-il la chercher et la trouver ? Dans l’État, dans le gouvernement, qui ramasse et résume en lui les âmes individuelles et qui pense pour tout le monde. En dehors de ce système, il n’y a qu’anarchie intellectuelle et morale.
J’ai beau faire, je ne puis pas très nettement comprendre pourquoi le gouvernement est nécessairement plus intelligent que moi, et même seul intelligent dans tout le pays que j’habite. Par lui-même il est un homme ou plusieurs hommes désigné ou désignés par la naissance ou par l’élection à prendre des mesures d’utilité générale. En