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Page:Faguet - Le Pacifisme.djvu/96

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Nous sommes donc à peu près condamnés (nous pacifistes), à approuver les guerres intellectuelles défensives ; nous ne pouvons du moins guère les condamner. Mais nous faisons remarquer que si l’on nous écoutait quand nous disons : « Les guerres intellectuelles offensives sont le plus grand des crimes », il n’y aurait plus de guerres intellectuelles défensives. Si personne ne prétendait imposer ses idées par la violence, personne n’aurait à défendre les siennes par la force. En condamnant les guerres intellectuelles offensives, nous supprimons donc — si l’on nous écoute — toutes les guerres intellectuelles, et nous restons dans notre rôle d’abolitionnistes de toute guerre.


Parlerons-nous des guerres ethniques, c’est-à-dire des guerres que se font les uns aux autres des peuples qui ne peuvent pas se souffrir, qui ont entre eux de telles différences de complexion et de caractère, — différence engendrant haine — qu’ils se battent à toute occasion avec une arrière-pensée d’extermination.

Il y a plusieurs cas, très différents.

Un peuple en déteste un autre uniquement parce qu’il n’est pas fait comme lui, parce qu’il a une autre langue, une autre religion, d’autres mœurs, d’autres coutumes, un autre caractère. Il l’attaque.