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LA RÉVOLUTION LITTÉRAIRE DE 1660 9

chanL le"" : « Sachez de l’ami discerner le flatteur : tel A’ous semble applaudir, qui vous raille et vous joue. Aimez qu’on vous conseille, et non pas qu’on vous loue. » Boileau veut donc tout uniment nous conseiller de croire aux critiques d’un homme éclairé, et de nous méfier des « fumistes. » Très simple, très bourgeois. Rien de Descartes. Avant que la raison, s’expliquant par la voix, Eût instruit les humains, eût enseigné des lois. Voilà certainement l’endroit où Boileau a employé le mot raison dans un sens un peu large, ou plutôt voilà le seul endroit où il ne lait pas empktyé daa.s un sens trè-< restreint Je reconnais qu’on peut donner ici au mot fameux une signification et une portée assez philosophiques. Entendez-le par sagesse, si vous voulez ; mais non vraiment par faculté de concevoir l’absolu ; car voyez la suite. Qu’est-ce qu’elle enseigne, cette raison, et, c’est bien l’occasion de le dire, qu’est-ce qu’elle chante cette raison ?

Elle (( enseigne les lois », elle inspire « le droit 

et l’équité », déshabitue du meurtre, adoucit la « rudesse des mœurs », rassemble les hommes dans les vil’es, crée l’ordre civil. Cette raison c’est la morale, et plus particulièrement la morale sociale. Le sens du mot éclate plus encore, quand on remarque à quoi il est opposé par Boileau. il est le-