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Page:Faguet - Simplification simple de l’orthographe, 1905.djvu/15

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DE L’ORTHOGRAPHE

Le mouvement continua. L’illustre d’Ablancourt, si estimé, si bon écrivain que Boileau disait ironiquement :

Pelletier écrit mieux qu’Ablancourt ni Patru,

donnant ainsi Ablancourt et Patru comme tenus unanimement pour des écrivains modèles, d’Ablancourt supprimait énergiquement les lettres doubles et mettait i pour y à peu près partout.

Corneille d’une part, et Bossuet de l’autre, sans accord entre eux, sans grande hardiesse aussi, furent simplificateurs, chacun de leur côté, et chacun pour un certain nombre de cas dans le détail desquels il n’est pas utile d’entrer.

Richelet, en 1680, publia un Dictionnaire selon d’Ablancourt, comme il le reconnaît dans sa préface ; et, « à l’imitation de M. d’Ablancourt », il fit ou voulut faire des réformes simplificatrices, qui ne sont pas encore adoptées, et qui sont (souvent) celles que réclame aujourd’hui la Commission de simplification. Il écrivait : afaire, ataquer, ateindre, dificile, abesse, abaïe, abé, acabler, acablement, etc. Il changeait y en i presque toujours. — N’oubliez pas ces deux points. La