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Page:Faguet - Voltaire, 1895.djvu/12

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Voltaire

et qu’il commença l’exécution de sa première tragédie, Œdipe. — Déjà, du reste, il avait rimé quelques petites pièces : une élégie à sa tabatière confisquée :

Adieu, ma pauvre tabatière.
Adieu, je ne te verrai plus ;…


une ode à sainte Geneviève, composée à quinze ans (1709) :

 
 
Vous, tombeau sacré que j’honore,

Enrichi des dons de nos rois,
Et vous, bergère que j’implore,
Écoutez ma timide voix ;
Pardonnez à mon impuissance,
Si ma faible reconnaissance
Ne peut égaler vos faveurs,
Dieu même, à contenter facile.
Né tient pas l’offrande trop vile,
Que nous lui faisons de nos cœurs ;


une ode sur le Vœu de Louis XIII, composée à dix-huit ans (1712).

 
 
Viens ! la Chicane insinuante,

Le Duel armé par l’Affront,
La Révolte pâle et sanglante,
Ici ne lèvent plus le front.
Tu vis leur cohorte effrénée
De leur haleine empoisonnée
Souffler leur rage sur tes lis ;
Leurs dents, leurs flèches sont brisées,
Et sur leurs têtes écrasées,
Marche ton invincible fils.

On voit déjà dans ses premiers essais, sans compter le profond sentiment religieux que Voltaire a toujours