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Page:Faguet - Voltaire, 1895.djvu/181

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nouvelles et contes en vers

ces deux personnages, le premier passe sa vie à courir après le second :

Thélème est vive, elle est brillante ;
Mais elle est bien impatiente ;
Son œil est toujours ébloui,
Et son cœur toujours la tourmente.
Elle aimait un gros réjoui
D’une humour toute différente.
Sur son visage épanoui
Est la sécurité touchante ;
Il écarte à la fois l’ennui
Et la vivacité bruyante.
Rien n’est plus doux que son sommeil,
Rien n’est plus doux que son réveil.
Le long du jour il vous enchante.
Macare est le nom qu’il portait.
Sa maîtresse inconsidérée
Par trop de soins le tourmentait :
Elle voulait être adorée.
En reproches elle éclata.
Macare en riant la quitta
Et la laissa désespérée.
Elle courut étourdiment
Chercher de contrée en contrée
Son infidèle et cher galant.
N’en pouvant vivre séparée.


Elle va d’abord à la cour :
« Auriez-vous vu mon cher amour ?
N’avez-vous point chez vous Macare ? »
Tous les railleurs de ce séjour
Souriant à ce nom bizarre :
« Comment ce Macare est-il fait ?
Où l’avez-vous perdu, ma bonne ?
Faites- nous un peu son portrait.
— Ce Macare qui m’abandonne,
Dit-elle, est un homme parfait,
Qui n’a jamais haï personne,