Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/14

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Des stupres accouplés, des morts qui caracolent,
Des boucs à face humaine et des chiens amoureux,
Je ne sais quels têtards hideux qui sanguinolent.
D’autres la face retournée et privée d’yeux…

(Les fœtus expulsés des ventres par le crime !)
Tout cela vire, beugle, hennit, mâche le sang ;
Au centre un cul-de-jatte obscène se supprime,
Sautelant sur son membre infâme en glapissant :

 — Sur ton cœur danse, danse, danse.
 Toute espérance est de jouir :
 Large le pied, large la panse,
 Et l’univers qui va finir,
  Hourra !

Et que vois-je, en avant, tordu dans un suaire ?
Le Juif Erreint, ivre de rage inassouvie.
Titube ! d’un morceau de la Croix du Calvaire,
Il racle un violon, racle avec frénésie ;

Son front chauve et luisant est ceint d’une couronne
Où les trente deniers fument, incandescents ;
Une vipère sur son cœur se pelotonne.
En cadence le larde et lui draine le sang ;