rent les Athéniens des jeux, et cet interdit dura jusqu’à ce que les Athéniens étant venus consulter l’oracle de Delphes, la Pythie leur déclara qu’elle ne rendrait aucune réponse avant que préalablement ils n’eussent satisfait les Éléens. Athènes se soumit donc à l’amende, qui fut employée à ériger, en l’honneur de Jupiter, six statues avec des inscriptions qui contenaient l’histoire et l’éloge de la sévérité des Éléens.
Les Lacédémoniens encoururent aussi un pareil interdit, qui non-seulement les excluait des jeux, mais encore leur défendait l’entrée du temple de Jupiter Olympien. Cet interdit dura longtemps et eut des suites funestes, car Lycas, fils d’Arcésilas, s’étant présenté inutilement, l’écuyer qui conduisait son char entra en lice au nom des Thébains et remporta la victoire. Lycas ne put contenir sa joie : il prit une guirlande, couronna lui-même son écuyer et découvrit par cette imprudence la fraude aux Agonothètes, qui sur-le-champ firent fustiger celui qui en était l’auteur. Les Lacédémoniens n’osèrent pas se plaindre de cet acte de justice ; cependant ils cherchèrent un prétexte pour déclarer la guerre aux Éléens, Ils leur envoient donc une ambassade avec ordre de se départir de la domination qu’ils exerçaient sur les peuples voisins. Les Éléens répondent qu’aussitôt que Sparte aurait elle-même rendu la liberté à ses propres voisins, les Éléens en feraient autant à l’égard des leurs. Cette réponse hautaine piqua les Spartiates : ils entrent de suite en Élide, sous la conduite d’Agis, leur roi. Déjà ils s’étaient avancés près d’Olympie et jusqu’aux bords de l’Alphée lorsqu’un tremblement de terre les obligea à retourner sur leurs pas. Mais l’année suivante, Agis, à la tête d’une nouvelle armée, rentra dans le pays, donna un grand combat dans l’Altis, bois consacré à Jupiter, et fit un butin considérable. La troisième année de cette guerre ne promettait pas aux Éléens des suites moins fâcheuses. Voyant donc qu’Agis et les Lacédémoniens venaient les attaquer avec de plus grandes forces encore qu’auparavant, et n’étant point en état de leur tenir tête, ils prirent le parti de se soumettre et n’obtinrent la paix qu’à des conditions très-dures. Le traité portait que « leur ville serait démantelée ; qu’ils se désisteraient de l’empire usurpé sur leurs voisins ; que les Lacédémoniens auraient à l’avenir une libre entrée dans le temple de Jupiter Olympien, et qu’ils pourraient même y sacrifier ; enfin qu’ils seraient admis non-seulement à assister aux jeux olympiques, mais à disputer les prix comme les autres peuples de la Grèce. » La guerre étant ainsi terminée, Lycas eut la permission de faire ériger sa statue dans le bois sacré de l’Altis. Toutefois les registres des Éléens portaient que c’était le peuple de Thèbes, et non Lycas le Lacédémonien, qui avait été victorieux.
Dans la suite, les jeux olympiques ne furent pas seulement célébrés à Pise, en Élide, mais encore dans différentes villes de la Grèce et de l’Orient, à Antioche, Smyrne, Alexandrie, Athènes, etc. ; c’est ce qu’atteste Pausanias et les marbres athlétiques, qui portent que M. Aurélius Asclépiades remporta la victoire aux jeux olympiques de Smyrne, en Zmurnê Olumpia ; et ensuite ceux d’Alexandrie : Athlêsas ta panta etê ex, pausamenos tês athlêseôs etôn K E…, kai meta to pausasthai meta pleiona chronon anankastheis en tê patridi Alexandria, kai nikêsas olumpia pankration olumpiadi ektê. La première olympiade des Alexandrins concordait avec la deux cent trente-huitième des Éléens.
Archélaüs, pour transporter en quelque sorte l’Élide en Macédoine, fit célébrer les solennités olympiques à Dium, au pied du mont Olympe de Macédoine, comme Ulpianus, scholiaste de Démosthène, nous l’apprend dans son discours : Peri Parapresbeias, où il dit au sujet de Philippe : Olumpia epoiei ; et au sujet d’Archélaüs : Ta Olumpia de protos Archelaos en Diô tês Makedonias katedeixen : êgeto d’ep’ennea, ôs phasin, êmeras, isarithmous tais Mousais.
Diodore de Sicile atteste pareillement qu’Alexandre célébra pendant neuf jours, la deuxième année de la cent onzième olympiade, ces mêmes jeux que Philippe, son père, avait célébrés, la cent huitième olympiade, après la prise d’Olynthe.
Athènes eut aussi ses solennités olympiques : Pindare en fait mention dans sa deuxième Néméenne, où, après avoir énuméré les autres victoires de Timodémidas, il dit au sujet de celle qu’il remporta à Athènes :
… ta d’oikoi.
Masson arithmô
Dios agoni.