Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/218

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Ma lyre a déjà célébré les palmes qu’ils ont cueillies dans les champs d’Olympie : celles qu’ils cueilleront à l’avenir je les chanterai aussi, et ce bonheur leur est sans doute réservé, j’en ai l’espérance, quoiqu’il dépende encore de la divinité. Si toutefois le génie qui veille sur Xénophon l’abandonnait, c’est à Jupiter, c’est à Mars que je confierais le soin de sa gloire.

Combien de victoires n’a-t-il pas déjà remportées sur les sommets du Parnasse (23), à Argos et à Thèbes ! Combien de couronnes ne lui a pas décernées l’Arcadie (24) ! L’autel vénérable de Jupiter Lycéen est témoin de sa gloire, Pellène (25), Sicyone (26), Mégare (27), le bois sacré des Æacides (28), Éleusis, l’opulente Marathon, les cités florissantes (29) qui s’élèvent auprès de l’Etna, l’Eubée (30), tous les peuples de la Grèce enfin l’ont vu remporter plus de couronnes que l’esprit ne peut en concevoir.

Ô puissant Jupiter ! fais que mon héros achève (31) heureusement sa carrière ; et avec la modestie accorde-lui la douce prospérité, mère de la joie.

XIV (1).

AU JEUNE ASOPICHUS (2) D’ORCHOMÈNE,

Vainqueur à la course.

Ô vous, augustes reines du Céphise et d’une cité fameuse par ses coursiers, Grâces (3) ! illustres protectrices de la fertile Orchomène (4) et de l’antique race de Mynias, écoutez-moi, je vous adresse mes vœux !

Tous les biens, tous les plaisirs dont jouissent les mortels sont des bienfaits de votre bonté ; et si quelque homme a en partage (5) la beauté, la sagesse ou la gloire, c’est encore à vous qu’il le doit. Jamais, sans les Grâces décentes (6), les festins et les chœurs ne plairaient aux dieux. Dispensatrices augustes de tous les plaisirs du ciel, assises sur des trônes auprès d’Apollon à l’arc d’or, vous offrez sans cesse d’éternels hommages à votre père, l’immortel roi de l’Olympe.

Charmante Aglaé, Euphrosyne amie des chants des poëtes, filles du plus puissant des dieux, prêtez l’oreille à mes accens ; et vous, Thalie, pour qui la musique a tant de charmes, jetez un regard favorable sur cet hymne qui vole d’une aile légère (7) dans ce jour heureux et prospère.

Plein d’une ardeur poétique, jeune Asopichus, je suis venu chanter sur le mode lydien (8) la victoire olympique et la gloire dont tu illustres aujourd’hui la ville des Myniens. Volez, Écho, volez vers les sombres demeures de Proserpine ; portez à Cléodame l’agréable nouvelle de la victoire de son fils ; annoncez-lui qu’au sein de la glorieuse Pise, le laurier triomphal a couronné son jeune front.


FIN DES OLYMPIQUES.