Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/293

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ritable ; de même la sagesse et la vérité découvrent la vertu sincère.

VI.

Hélas ! Hélas ! mon fils, pourquoi pleurer ? Notre malheur n’est-il pas mille fois plus grand que nos larmes.

VII.

L’homme de bien arrive chez son hôte ; il paraît debout sur le seuil de la porte pendant qu’on prépare le frugal repas. L’hôte lui dit : « Les hommes justes viennent naturellement s’asseoir a la table de ceux qui leur ressemblent. Nous n’avons à vous offrir ni des bœufs entiers ni des vases d’or, ni des tapis de pourpre, mais nous vous offrons des âmes tendres, une douce musique, du vin agréable dans nos humbles coupes de Béotie. » L’étranger entendant ces paroles vient s’asseoir à table ; il étend les bras et remercie en mangeant.

VIII.

DIEU.

Les tristes maladies qui nous accablent ne sauraient atteindre sa nature divine. Son amour constant et nécessaire pour le bien l’empêche de succomber à aucune faute. Le grand maître du monde accorde à peu d’hommes de conserver une vertu pure jusqu’à l’heure des cheveux blancs, et d’éviter tous les malheurs avant d’entrer dans l’ornière de la vieillesse.

IX.

SUR LE PÉLOPONNÈSE

O porte sublime de l’île glorieuse de Pélops, porte majestueuse et construite par un dieu, isthme célèbre de Corinthe qui conduis à la florissante Messène !

X.

Un doux plaisir, enfant de la nature, excité par Vénus dans un festin délicieux, caresse doucement notre âme, et l’espérance vient la charmer au milieu des dons de Bacchus. Nous oublions alors les chagrins cuisants qui nous déchiraient. A table, nous renversons les plus inexpugnables forteresses, nous sommes les rois du monde. Dans notre ivresse, nous croyons voir notre humble chaumière devenue palais reluire d’or et d’ivoire ; nous croyons posséder tout le froment d’Égypte, toutes les richesses de l’univers que nous apportent de beaux vaisseaux aux voiles de pourpre.