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Page:Falconnet - Petits poèmes grecs, Desrez, 1838.djvu/62

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verdoyante de la terre, toi qui apportes également aux mortels la vie ou la mort, et qu’on appelle à cause de cela Proserpine (Pherséphonie), car tu fais vivre et tu fais mourir également, protège-nous, grande déesse ; fais pousser les moissons hors de la terre, accorde-nous la force et une santé toujours active, une vie heureuse et favorable au pied de tes autels et de ceux du terrible Pluton.

XXIX.

PARFUM DE BACCHUS.

Le Styrax.

J’honore Bacchus, qui fait un bruit effrayant, primigène, ayant une double nature et qui est trois fois revenu au monde. Bacchus, qui portes des cornes, dieu sauvage, agreste, obscur, à double forme ; dieu couronné de feuilles d’arbres, dieu au front de taureau, dieu aimable, qui portes une guirlande de roses ; dieu prudent, conseiller de Jupiter et de Proserpine ; dieu très-pur, uni aux immortels par des liens mystérieux, écoute favorablement nos supplications, sois-nous favorable, et plein de doux sentimens pour tous ceux qui sont rassemblés ici, viens au milieu de nous.

XXX.

HYMNE DES CURÈTES.

Curètes, habiles danseurs, qui revêtus d’armures précipitez vos pas, et de vos pieds légers faites sur la terre des sauts prodigieux, porteurs d’armes, vigilans, voleurs et prêtres de la grande déesse qui se plaît sur les montagnes, écoutez favorablement nos prières et que votre âme soit toujours bienveillante pour le bouvier.

XXXI.

HYMNE DE MINERVE.

Fille illustre de Jupiter, engendrée toute seule, déesse Minerve, déesse immortelle, terrible, heureuse, qui aimes les bruits retentissans de la guerre, déesse célèbre qui habites les cavernes, qui te plais dans les palais élevés au milieu des rochers et sur les sommets verdoyans des montagnes, déesse puissante par les armes et qui glaces de terreur les cœurs des mortels, vierge Bellone, qui le plais aux terribles exercices des batailles, illustre dans les arts, inaccessible aux ennuis, meurtrière de la Gorgone, redoutable pour les mortels impies, bienveillante et pleine de sagesse pour les hommes de bien, enfantant la guerre, déesse honnête, vengeresse de Titan, vierge inexorable pour les méchans, maintenant dans la nuit comme aux derniers instans de notre vie, sois-nous favorable, accorde-nous une paix heureuse et des jours tranquilles ; déesse illustre et habile, sois propice à nos vœux.

XXXII.

PARFUM DE LA VICTOIRE.

La Manne.

Je le supplie, Victoire toute-puissante, la plus douce des divinités pour tous les mortels, toi qui décides entre les bataillons armés, auquel des deux partis doit être accordé le prix de la bataille, à qui tu dois donner la palme en comblant ainsi tous ses vœux les plus ardens, car c’est toi qui décides tout, c’est toi qui décernes le triomphe couronné de rameaux verdoyans : viens donc à nous, illustre déesse, nous bénirons toujours tes œuvres et nous l’environnerons de louanges.

XXXIII.

PARFUM D’APOLLON.

La Manne.

Je t’implore, Phœbus, dieu illustre dans la médecine ; Phœbus Lycoréen, meurtrier de Titye, dieu vénérable de Memphis, dispensateur de la santé et des honneurs ; Apollon qui portes une lyre ; Titan célèbre, dieu de Smynthée, qui tuas le serpent Python ; toi qui portes la lumière, dieu champêtre, noble, adolescent ; Musagète, chef des muses, toi qui lances au loin tes flèches, dieu jumeau, habitant des collines, roi de Délos, qui d’un regard bienveillant distribues aux hommes les flots de la lumière divine ; dieu à la chevelure d’or, dont les préceptes et les oracles sont infaillibles, regarde-moi favorablement du haut du ciel, moi qui prie pour le peuple : car tu vois au-dessus des plaines immenses du firmament, au-dessus de la terre féconde ; et durant les