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des chemins, habitantes des cavernes et des antres, vous qui volez dans les airs, nymphes des fontaines, nymphes errantes qui répandez la rosée, nymphes aux pieds ailés, visibles et invisibles, courant et dansant avec les faunes sur le sommet des montagnes ; nymphes des rochers, des forêts ; nymphes qui animez toutes choses, nymphes à la douce odeur, à la blancheur éclatante et qui respirez de doux zéphirs, amies des bergers et des chevriers, tendres nourrices qui habitez au fond de toutes choses, amadriades dont la demeure est dans les chênes ; ô vous qui volez dans les airs, amies du printemps, soyez favorables aux mortels avec Cérès et Bacchus, et, nous regardant d’un œil bienveillant, envoyez-nous les haleines agréables des douces saisons.

XLIX.

PARFUM DE BACCHUS TRIENNAL.

Les Aromates.

Je t’implore, Bacchus, dieu célèbre qui portes plusieurs noms, dieu au front de taureau, foudre redoutable, élève de la mère, Licnitus, dieu qui vomis des flammes, dieu nocturne qui portes une férule et qui es armé du thyrse ; race terrible de Jupiter, dieu à la forme terrible, dieu primigène, père et racine des dieux ; toi qui portes un sceptre et qui présides aux chœurs des Saliens, toi qui célèbres tes mystères divins dans tes fêtes triennales, dieu qui te plais aux bruits effrayans, dieu ardent comme la flamme, fils de deux mères, dieu solennel qui portes des cornes au front, dieu armé d’une lance d’or, dieu à la chevelure dorée, dieu revêtu d’une peau de faon, dieu qui longtemps es resté vierge, Bacchus, ami du vin, sois favorable à tes prêtres, sois-nous toujours propice.

L.

PARFUM DE L’ANNIVERSAIRE DE BACCHUS.

Tout excepté l’Encens.

J’implore Bacchus qui revient chaque année, j’implore en même temps les tendres nymphes ses compagnes : réunies autour des autels de la terrible Proserpine, elles célèbrent tous les trois ans les mystères de Bacchus. Dieu illustre accepte dans ces fêtes comme dans les fêtes triennales les hymnes sacrés que nous chantons en ton honneur, conduis les chœurs avec tes nourrices à la tunique retroussée et avec les heures rapides ; dieu toujours verdoyant, dieu qui portes des cornes, dieu bienveillant, accepte ces offrandes sacrées d’un œil favorable et fais jaillir pour nous les fruits éternels de la terre.

LI.

PARFUM DU SATYRE SILÈNE

La Manne.

Écoute-moi, père nourricier de Bacchus, illustre Silène dont les dieux prennent un soin tout particulier, estimé et adoré des mortels, ô le plus célèbre des Sylvains ! toi qui portes une peau de bouc pour vêtement et qui présides aux fêtes sacrées, dieu vigilant, toujours jeune au milieu de tes faunes, chef de toutes les bacchantes revêtues de lierre, viens avec tous tes compagnons dont le corps se termine en bêtes fauves, viens avec les bacchantes prendre place à nos mystères, et fais retentir les airs du cri des bacchanales ; accompagne nos mystères sacrés, joins-toi à nos orgies de la nuit, préside à nos rites solennels, ô toi qui portes un thyrse et présides aux chœurs des bacchantes.

LII.

HYMNE D’APHRODITE.

Aphrodite, fille du ciel, fille illustre et souriante, déesse née de l’écume de la mer, vénérable déesse qui aimes les ténèbres de la nuit, Vénus, déesse de l’hyménée et de la nuit, habile sans ruses, mère de la nécessité, toutes choses viennent de toi, car tu donnes des lois au monde entier, tu commandes même aux trois parques, et tu engendres toutes les choses du ciel, de la terre et de l’élément salé ; conseillère sacrée de Bacchus, toi qui te plais aux joies et aux festins, mère des amours, merveilleuse conciliatrice, toi qui accordes le don de la grâce, déesse à la belle chevelure, déesse visible et invisible, déesse des noces et des festins, la plus illustre des divinités, déesse qui te plais aux embrassemens des hommes et qui engendres les enfans ; toi qui domines les mortels par tes charmés séducteurs, et qui frappes tout ce qui respire de l’éternelle blessure de l’amour, sois-nous