Aller au contenu

Page:Falret - Études cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, 1890.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

concomitants de l’intelligence, et ces troubles sont d’une nature analogue à ceux que l’on rencontre dans les cas où le délire est le fait culminant. Les deux variétés délirantes à leur tour présentent presque toujours l’embarras dans la parole et le tremblement des membres que l’on observe dans la variété plus spécialement paralytique et les phénomènes congestifs de la variété congestive. Ainsi, même à la première période, chacune des variétés de début participe déjà, des caractères communs de la maladie, de ceux qu’elle revêtira plus tard d’une manière plus complète, par conséquent, à travers la diversité apparente des débuts, il est possible de découvrir assez d’analogies pour constituer l’unité de la forme. C’est à ces caractères communs puisés dans l’étude des symptômes physiques, des troubles intellectuels de la marche et des lésions anatomiques qu’il faut surtout s’attacher, au lieu d’insister outre mesure sur les différences qui peuvent bien motiver la description isolée de plusieurs variétés de marche mais qui ne doivent jamais faire oublier les analogies assez nombreuses pour permettre de les rattacher toutes par des liens indissolubles à l’unité de la maladie.

IV. — Objection tirée des différences dans la marche et les symptômes
de la maladie confirmée
.

Mais, dira-t-on, s’il n’existait entre les variétés de la paralysie générale que des différences de début, si, au bout d’un temps plus ou moins long, toutes ces variétés venaient se fondre dans la même unité morbide et suivaient ensuite une marche identique jusqu’à leur terminaison, l’unité de la maladie ne serait pas compromise par l’existence de ces variétés de début. Mais en est-il toujours ainsi ? N’existe-t-il pas des différences dans la marche de la paralysie générale depuis son début jusqu’à sa terminaison. N’a-t-elle pas par exemple une marche aiguë et une marche chronique ? Ne voit-on pas des malades rester dans un état de démence calme pendant plusieurs années, et même pendant toute la durée de leur maladie, tandis que d’autres sont dans un état d’agitation maniaque presque incessante jusqu’à la mort ? Ne voit-on pas des paralysies générales régulièrement progressives et continues pendant tout leur cours ? D’autres au contraire présenter des paroxysmes et