se rappelait très bien que, peu de temps avant sa guérison complète, elle avait parlé pendant la nuit.
Le 4 mai, elle quitta l’hôpital complètement guérie ; la dureté de l’ouïe persistait et la menstruation n’était pas encore revenue.
Au mois de juillet, on m’apprit que la guérison s’était bien maintenue.
II.Examen critique des observations.
Ces deux observations de catalepsie sont assez intéressantes par elles-mêmes, et par leur comparaison avec celles que l’on trouve dans les auteurs anciens et modernes, pour mériter un examen particulier et pour servir à éclairer plusieurs points encore obscurs dans l’histoire de cette maladie.
La première de ces observations, recueillie avec un soin tout particulier par le Dr Puel, qui a consacré plusieurs années à l’étude de la malade qui en fait l’objet, est remarquable sous plusieurs rapports. Elle est d’abord tout à fait exceptionnelle par la multiplicité des accès qu’a présentés la malade pendant plusieurs années. Ces accès se reproduisaient avec une extrême régularité et avaient toujours les mêmes caractères. Les faits qui méritent surtout d’être signalés dans ces accès sont les suivants : la contraction musculaire avait lieu successivement et non simultanément dans les divers muscles du corps : les muscles du cou se contractaient les premiers, puis successivement, et toujours dans le même ordre, survenait la contraction de tous les autres muscles de l’économie. Ceux des paupières se contractaient en dernier lieu, et c’est alors seulement, lorsque les yeux se fermaient, que la malade perdait connaissance. Cette perte de connaissance, pendant laquelle tous les muscles de la vie animale continuaient à rester dans l’état caractéristique de la catalepsie, durait trois heures environ. Mais ce qu’il y a de plus curieux et ce qui rend cette observation tout à fait exceptionnelle, c’est que, lorsque la perte de connaissance venait à cesser, les muscles conservaient néanmoins leur roideur encore pendant assez longtemps.
Cette indépendance des symptômes musculaires et des symptômes intellectuels, au commencement et à la fin de chaque accès, est un fait très extraordinaire et contraire à ce que l’on a constaté dans