ni différent du type habituel de l’humanité, qui sert de criterium pour distinguer la raison de la folie. On est bien obligé, malgré les opinions théoriques que l’on peut professer, de reconnaître que ce malade se trouve dans un véritable intervalle lucide, c’est-à-dire dans un état d’équilibre de raison aussi parfait que possible entre l’excitation et la dépression. Si, comme cela a lieu quelquefois, cet état était de très courte durée, on pourrait encore douter de son existence, comme période vraiment distincte de la maladie ; mais, d’après toutes les observations publiées, il est impossible de nier que ce stade de raison peut se prolonger, non-seulement pendant plusieurs mois, mais encore pendant plusieurs années. Il faut donc bien admettre que l’intervalle lucide existe, et qu’il doit figurer comme élément dans la description générale de la maladie.
Or, c’est là un fait clinique d’une grande importance au point de vue de la possibilité de faire sortir ces malades des asiles d’aliénés pendant la période de retour à la raison, mais surtout au point de vue de la médecine légale et de la responsabilité criminelle et civile de ces malades pendant la phase d’intermittence.
Après une durée de plusieurs mois, quelquefois même de plusieurs années, cet état d’équilibre de raison, que l’on pourrait prendre pour une guérison véritable, est remplacé, tantôt subitement, tantôt d’une manière successive mais presque toujours rapide, par une nouvelle période d’excitation maniaque, qui présente absolument les mêmes caractères que les périodes antérieures. Ainsi se trouve complété, par le retour des mêmes états pathologiques, le cycle morbide qui caractérise essentiellement la folie circulaire.
Après avoir étudié très rapidement les éléments symptomatiques habituels d’un cercle complet de cette affection mentale, nous devons maintenant décrire sa marche, envisagée dans son ensemble et avec les variétés qu’elle comporte.