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l’amour muet.

clair que nous n’y venons que pour recueillir des aumônes. Mais vous n’appartenez pas à notre profession ; et cependant vous n’avez, de tout le jour, quitté le pont. Mon cher monsieur, pour l’amour de Dieu, dites-moi si ce n’est pas un secret, ce que vous y êtes venu faire, où quel est le chagrin qui vous ronge le cœur ? » — « Eh ! que t’importe, vieux papa, de savoir où le soulier me blesse, ou bien ce que j’ai sur le cœur ? » — « Mon bon monsieur, je vous veux du bien ; vous m’avez donné deux fois l’aumône, que Dieu vous le rende. Mais ce soir, votre visage n’étoit pas aussi gai que ce matin. Tenez, cela me chagrine. » L’intérêt affectueux que témoignoit le vieillard plut à François. « Eh bien, répliqua-t-il, puisque tu attaches tant d’importance à savoir pourquoi j’ai resté ici