Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
130
les portraits de famille.

et que souvent elle avoit prétexté une indisposition, pour ne pas venir dans cette salle redoutable.

« Parmi les portraits, on voyoit celui d’une femme qui, peut-être, n’appartenoit pas à la famille ; car le père de Julienne ne pouvoit dire qui il représentoit, ni comment il se trouvoit rangé avec ceux de ses ancêtres : mais comme il y tenoit probablement sa place depuis long-temps, le père de mon amie ne le dérangeoit pas.

« Julienne ne considéroit point ce portrait sans un frisson involontaire, et elle me racontoit que, depuis son enfance, elle avoit éprouvé cette terreur secrète sans être en état d’en dire la cause précise. Son père traitoit ce sentiment de crainte puérile, et l’obligeoit quelquefois