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les portraits de famille.

Ayant trouvé le lendemain le même visage étrange au portrait de Ditmar que la veille et l’avant-veille, je ne me hasardai plus à effacer l’ouvrage du peintre de la nuit. J’allai trouver le chevalier ; je lui racontai ce que j’avois vu, et je lui montrai le portrait. Il en frémit d’horreur, et me confessa ses fautes, dont il me demanda l’absolution. Ayant, pendant trois jours consécutifs, invoqué tous les saints pour qu’ils m’éclairassent, je lui imposai, pour pénitence du meurtre de son ennemi, qu’il m’avoit avoué, de se soumettre aux plus rudes mortifications, dans une caverne, pendant le reste de ses jours. Mais je lui dis que, pour l’assassinat d’un enfant innocent, son esprit ne jouiroit du repos que lorsqu’il auroit vu l’anéantissement de sa race ; car le Seigneur puniroit la mort de cet