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les portraits de famille.

nuit l’avoit saisie ; elle étoit morte. Je résolus alors de la venger. Je plaçai son cadavre dans un caveau profond, au-dessous de la tour ; et ayant, par le moyen de mon souterrain, épié les démarches du comte, je l’attaquai à l’improviste, je l’entraînai jusque dans le caveau qui renfermoit le corps de sa femme, et je l’y abandonnai. L’empereur, irrité contre lui de ce qu’il avoit répudié Berthe, m’ayant donné ses biens en dédommagement de l’injustice que j’avois autrefois éprouvée, je fis boucher tous les passages souterrains. Je pris avec moi sa fille nommée Hildegarde, et je l’élevai comme mon enfant. En grandissent, sa beauté acquit un éclat remarquable ; elle aima le chevalier Adalbert de Panner. Mais une nuit l’esprit de sa mère lui apparut, et lui rappela qu’elle

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