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l’amour muet.

d’un meilleur avenir soutenoit son courage. La beauté et les bonnes qualités de sa fille, qu’elle élevoit parfaitement, lui faisoient penser qu’il se présenteroit pour elle quelque parti avantageux. Meta vivoit tranquille et isolée avec sa mère, ne se montroit à aucune promenade publique, et ne sortoit guère que pour aller tous les jours à la messe.

Un jour que François faisoit à la fenêtre ses observations météorologiques, il aperçut la belle Meta qui, sous l’œil surveillant de sa mère, revenoit de l’église. Le cœur de François étoit encore neuf ; les plaisirs bruyans de sa vie passée ne lui avoient pas laissé le loisir de connoître le véritable amour. Dans ce moment où tous ses sens étoient calmes, l’aspect de la plus charmante figure de femme qu’il eût jamais