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l’amour muet.

que la mère Brigitte avoit renoncé au commerce de lin.

Cependant son miroir lui apprit que, dans la maison de Meta, la face des choses avoit bien changé en une nuit : les pots de fleurs avoient disparu, et les rideaux étoient tirés devant les fenêtres. Meta n’étoit plus visible, ou si elle se laissoit apercevoir un instant, son visage triste, son œil abattu, annonçoient une affliction extrême ; il sembla même à François qu’elle versoit des larmes. Il en eut le cœur navré, et son luth ne fit plus entendre que des sons tristes et lugubres. Il se tourmentoit sans succès à chercher la cause de son infortune, lorsque quelques jours après il découvrit, à son réveil, que le grand miroir, son meuble le plus précieux, lui étoit absolument inutile. N’ayant