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l’amour muet.

fille écoute la voix de son cœur. Le sien étoit disposé aux sentimens les plus tendres ; elle éprouva, sans s’écarter de la décence et de la vertu, dont on lui avoit dès son enfance fait sentir le prix, une certaine inclination pour François : elle se l’avouoit à peine ; mais une fille plus expérimentée auroit reconnu que c’étoit de l’amour. Voilà pourquoi elle fut si vivement affligée quand il fallut quitter le voisinage de François ; voilà pourquoi son œil le remercioit si affectueusement, quand il la saluoit le long de sa route au sortir de l’église, et pourquoi en ce même moment elle rougissoit. Les deux amans ne s’étoient pas encore adressé une parole, mais ils se comprenoient si parfaitement, que dans un entretien ils n’auroient pas pu se déclarer plus clairement leur amour