et fut délivré de la crainte affreuse qu’un rival favorisé de la fortune ne le supplantât dans le cœur de celle qu’il idolâtroit. Il s’expliqua sans peine ce qui sembloit à la ville entière une énigme indéchiffrable, et sut en même temps apprécier l’importance du sacrifice que lui avoit fait Meta. Avec quelle amertume il se repentit des égaremens de sa jeunesse ! combien il regretta de n’avoir pas connu plus tôt celle qui eût été pour lui un génie tutélaire et l’eût sauvé de sa ruine ! « Fille généreuse ! s’écria-t-il, tu te sacrifies pour un misérable qui ne possède qu’un cœur plein d’amour et plein aussi du désespoir de ne pouvoir t’offrir le bonheur que tu mérites ! Infortuné que je suis ! sans les écarts de ma vie passée, je jouirois de la satisfaction de rendre heureuse celle que j’aime ! »
Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/54
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
L’AMOUR MUET.