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l’amour muet.

Les portes, en gémissant sur leurs gonds, sembloient lui présager la catastrophe qu’il redoutoit. Il lui prit une sueur froide en passant la dernière porte ; il se remit pourtant un peu en voyant les attentions qu’on lui témoigna. Des domestiques l’aidèrent à descendre de cheval, et défirent sa valise ; les uns menèrent son cheval à l’écurie, d’autres, précédant François avec des flambeaux, le conduisirent à leur maître, qui l’attendoit dans un appartement bien éclairé.

François fut saisi de terreur en voyant l’air martial et les formes athlétiques du seigneur châtelain. Celui-ci vint au-devant de lui, et lui serra la main avec tant de force qu’il fut sur le point de lui arracher un cri ; et, d’une voix à le rendre sourd, lui dit qu’il étoit le bien arrivé. François trembloit de