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vi
préface.

que le jour a disparu ? pourquoi d’autres éprouvent un frisson involontaire en entrant la nuit dans une église, ou dans un édifice vaste et non habité ? pourquoi, enfin, des gens qui jouissent d’une réputation méritée de bon sens et de hardiesse, n’osent, dans les ténèbres, se hasarder à visiter des lieux ou ils sont sûrs de n’avoir rien à redouter des vivans ? On répète sans cesse que ceux-ci sont les seuls à craindre, et néanmoins on a peur la nuit, parce que l’on croit, par tradition, que ce temps est celui que préfèrent les fantômes pour apparoître aux habitans de la terre.

En admettant, au reste, comme une vérité démontrée, qu’à peu d’exceptions près, l’on ne croit plus aux revenans, et que tous les genres de frayeur dont nous venons de parler ne sont dus qu’à une