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Page:Fantasmagoriana (tome 2).djvu/197

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le revenant.

Elle avoit peut-être dormi plusieurs heures, lorsqu’en ouvrant les yeux elle aperçut, au fond de la chambre voisine, une figure qui s’approchoit lentement de son lit : c’étoit l’ombre qu’elle avoit souhaité si ardemment de revoir ; elle ne put la méconnoître.

Le reproche que Julie se fit en ce moment, d’avoir, par un souhait indiscret, troublé le repos de son mari, la priva du plaisir qu’elle auroit goûté en voyant cette apparition ; elle ne songeoit plus à ce qu’elle s’étoit proposé de lui dire ; le saisissement même lui coupa la respiration et lui ferma les yeux, lorsque l’ombre n’étoit encore que dans la chambre voisine.

Un instant après, la crainte souleva insensiblement sa paupière à plusieurs re-