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la morte fiancée.

ne me trompe pas, vous avez dit hier que vous aviez dessein de courir encore le monde pendant six mois, lorsque tout-à-coup, je crois que c’étoit à Paris, vous avez changé de plan, et projeté votre voyage spécialement et uniquement pour voir la charmante Libussa. »

« Oui, c’étoit à Paris », répondit le duc, « vous avez très-bien entendu. J’allois admirer les trésors de la superbe galerie des tableaux du Muséum ; mais à peine étois-je entré, que mes yeux se détournèrent des beautés inanimées et se fixèrent sur une dame dont les attraits incomparables étoient, en quelque sorte, rehaussés par un air de mélancolie. Je ne me hasardai qu’avec crainte à m’approcher d’elle, et à la suivre de près, sans oser lui adresser la parole. Je la suivis encore