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Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/170

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tine particulière où le vrai Parisien, c’est-à-dire le monsieur qui va aux Courses, qui jouaille à la Bourse pour ne pas être ignare, qui promène une petite vendeuse en taxi entre deux corvées, l’une administrative et l’autre mondaine, ne se risque jamais. D’abord, il sait très bien que les Montparnos haïssent les étrangers, à commencer par les Parisiens, et par-dessus tout « ceux » de Montmartre. Il préfère, et comme je le comprends, demeurer avec de vraies Parisiennes, et non avec ces snobinettes de galeries de tableaux, ces intrigantes du monde littéraire, ces coquettes sans cœur qui inondent le marché et dont Max Nordau disait déjà, il y aura bientôt trente ans : « que leur berceau était au bord de l’Hudson, de la Néva, du Danube, de l’Amazone, de la Tamise ou du Manzanarès, partout, excepté au bord de la Seine… » Mais les vieux Parisiens les dépistaient, ces démons, sur lesquels Forain eut un des mots les plus féroces de sa carrière, et des plus justes : « Elles ne savent jamais de quoi elles rient… »