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— Au revoir, Monsieur le Roi |

— Eh bien ! au revoir, Monsieur, répondit Alphonse XIII, avec beaucoup de complaisance.

Cette bonne grâce, on l’aurait vainement attendue d’un autre client qui devait, paraît-il, venir s’installer à l’Astoria en vainqueur, en août 1914, et qui n’était autre que le Kaiser. Or, le Kaiser ne vint pas, et ne viendra plus, selon toute vraisemblance.

Fermé au début de la guerre, Astoria ne tarda pas à ouvrir toutes grandes ses portes aux blessés. À cette époque, l’hôtel était encore surmonté de tourelles, aussi célèbres à Paris que le zouave du pont de l’Alma ou la Bourse aux timbres des Champs-Élysées. Ces tourelles furent malheureusement rasées peu après la signature du traité de paix. Pareil à un oiseau blessé, Astoria ferma ses portes pour la deuxième fois et ne les rouvrit qu’en 1927, aux milliardaires américains, à la vieille noblesse du boulevard Saint-Germain, aux commerçants d’Égypte et aux princes hindous. La fumée des cigarettes orientales et le scintillement des pierreries feraient reconnaître l’Astoria au profane qui ne saurait rien de la maison que par ouï-dire.

La jolie Chinoise et l’ancien ministre

Maison respectable, qui bénéficie encore du haut patronage de l’Arc de Triomphe. Les hurluberlus ne s’y risquent pas. Quelque chose leur dit, au dernier moment, d’aller se livrer ailleurs