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Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/109

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IL FAUT AIMER OU HAÏR

La joute reprend, la Rhétorique se trouvant encouragée, la Philosophie stimulée. L’intérêt augmente et les deux camps se sentent soutenus. Une rage autour de la rondelle affolée. Tous ont des ailes ; personne ne porte à terre ; et telle une « poudrerie » qui tournoie, on voit passer et repasser, aller et revenir de claires ombres rouges et blanches qui luttent et se bousculent, s’affaissent et se relèvent, et toujours se poursuivent dans une course fébrile, effrénée, enivrante.

Un coup de sifflet… la deuxième période est finie. Les joueurs se retirent un instant, endossent leur pardessus sans mettre les manches, cependant que tous les petits s’abattent sur la « patinoire ». Le long des remparts, les commentaires vont leur train ; les connaisseurs annoncent le succès de la Rhétorique.

Voilà que le sifflet retentit de nouveau. Les joueurs reprennent leur position mais en changeant de but, afin que toutes les chances demeurent égales. La Rhéto, peut-être un peu trop confiante, n’oppose à ses adversaires qu’une résistance molle. Et, après quelques minutes, la rondelle, qu’on ne surveillait pas assez, va se loger, comme par mégarde, dans le filet. On compte un point pour la Philosophie. « Un à un ».

Nouvelle inquiétude dans le camp de Rhétorique. Jean-Paul, sur qui l’on fonde le principal espoir du succès, quitte le poste de la défense pour prendre celui de l’aile