Aller au contenu

Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
JEAN-PAUL

Soudain, Gaston se leva en sursaut et criant d’une voix indignée : « Monsieur, on me pique ». Or, d’après la position des élèves, seul Jean-Paul avait pu commettre le méfait. Monsieur Schreegan, impatienté déjà depuis longtemps, parut bien aise d’attraper un coupable.

John, you shall learn twenty lines.

— Monsieur, réclama Jean-Paul je n’ai rien fait.

Thirty lines.

— Mais je…

Fourty lines and shut up !

Toute la classe parlait, hurlait, trépignait. Et le professeur distribua encore de côté et d’autre vingt, trente ou quarante lignes de latin.

Le soir, pendant la récréation, on voyait assis sur les bancs, le long des murs, quelques Rhétoriciens munis de leur Virgile, qui marmottaient avec un effort d’application, au milieu du tintamarre des jeux, la suave poésie des Géorgiques : « O fortunatos nimium sua si bona norint !… »

Autour de la salle, les élèves faisaient la promenade. Gaston, la casquette de travers, les mains dans ses poches, marchait d’un air indifférent, comme si rien ne s’était passé. Toutefois il jetait un coup d’œil furtif à Jean-Paul qui