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L’ÉPREUVE

reprendre la vie de collège. L’année tirait à sa fin ; encore guère plus d’un mois, et ce serait l’examen périlleux et fort important du baccalauréat.

À la vérité, Jean-Paul avait d’autres soucis…

Les élèves s’exerçaient alors à ce qu’ils appellent des « bacs en blanc », examens d’essai que l’on passe exactement dans les mêmes conditions que le baccalauréat. Ainsi chacun peut mesurer ses forces et prévoir ses possibilités de succès. Jean-Paul s’y mit d’abord avec un effort pénible, et puis avec meilleure grâce. Heureusement, cette préoccupation l’aida à secouer un peu la lourde peine qui écrasait son cœur, le força à dominer son chagrin et à reprendre le sens pratique de la vie.

Tout de même, une question très sérieuse agitait son âme. Sa mère morte, sa situation se compliquait et réclamait une solution nette et, autant que possible, définitive. La fortune de la famille n’était pas considérable. Lui avait déjà reçu sa large part. D’autres petits à la maison, pour être devenus plus tôt orphelins, n’avaient pas moins de droits. Jean-Paul voyait bien tout cela, il le comprenait et entendait ne pas reculer devant les sacrifices nécessaires.

Alors la lutte reprit dans son cœur. Il se sentait poussé vers le dénouement avec une force