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Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/64

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JEAN-PAUL

— Tu t’en fais des chimères !

Des chimères ! Attends, mon petit, et tu verras ce que « bibi » sera dans quinze ans.

— Tout de même, l’argent n’est pas tout.

— Je ne te contredis pas. Mais quand on a de l’argent, on a bonne chance d’avoir tout.

— Le bonheur, c’est dans le cœur.

— Mais oui, je le sais bien, il faut encore un joli petit oiseau dans une jolie cage. Quand on aime et qu’on est aimé, on a le bonheur parfait.

— Parle-moi d’amour, je suis en état de te comprendre.

— Toi, tu as ton affaire avec ta chère Cécile. Quand tu m’as conté cette histoire, laisse-moi te dire que je ne t’ai pas trouvé bien futé.

— Que veux-tu que je fasse ?

— Continuer tes relations par correspondance.

— Pas facile au collège.

— Facile, si l’on sait s’y prendre. Veux-tu que je t’arrange ça, moi ? Donne-moi tes lettres, je les mets au bureau de poste. Et, comme j’ai là un casier à mon nom, tu reçois tes réponses par le même casier, numéro 302. Je les retire et je te les remets.

Jean-Paul hésitait ; mais un rêve nouveau surgissait tout à coup dans son imagination. La