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Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/97

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VERS LA LUMIÈRE

Antoinette qui savait fort bien y répondre, tout en les faisant passer par mon frère, à Montréal. Mais là, ça n’a pas marché. Jean-Paul se mêle à plaisir dans l’écheveau. J’ai fourni une explication : la dite Cécile aurait déménagé, etc. Mais le meilleur parti à prendre est pour nous de ne plus dire un mot là-dessus. Chut !

Et le chocolat donc ? Ne t’en inquiète pas, nous l’avons mangé à la Tabagie, mercredi soir. Un pique-nique, tu m’entends ! Tous les copains étaient assis par groupes, jouant aux cartes sur les petites tables que nous ont laissées nos aïeux. Chacun y allait de son histoire. Un beau nuage de fumée flottait au-dessus des têtes. Au milieu du nuage, je suis arrivé comme une apparition angélique, avec la boîte enrubannée. J’ai ôté le couvercle, j’ai écarté les dentelles, enlevé le papier d’argent, et très gentiment, j’ai prié Monsieur le Surveillant, de « lancer, comme on dit, la première balle. » Ensuite, à tout le monde. Charette, à qui j’avais communiqué mon secret, se tordait dans le coin de l’escalier. Grande fête en l’honneur de notre ami Ti-Jean-P. Pour un tour, c’est un tour !

Faut-il ajouter que Jean-Paul, perdant la divine Cécile, vient de se rabattre sur des amours plus faciles à contrôler. Le voilà accroché à René Magnan ; tu sais bien, la petite poupée rose que je t’avais signalée. Mais laisse-moi faire, je vais vous démarier cela d’un coup d’épaule.

En somme, nous avons rendu un grand service à notre ami. Un tour, affaire de rire ! Mais des amours, c’est là chose plus grave. Et puis, si nous ne voulons pas qu’il se donne à d’autres, c’est un signe que nous l’aimons.