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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/155

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C’étaient de simples photogravures, des vues de Nice, de Monte-Carlo et de Monaco. Mademoiselle Dax les regarda l’une après l’autre en soupirant. Les pays bleus, dans cette chambre lyonnaise assombrie par l’automne, s’évoquaient avec quelque mélancolie. Une longue minute, mademoiselle Dax s’attrista de ce contraste. Puis tout à coup, secouant la tête, elle détacha la dernière carte, et s’approcha de la fenêtre pour relire deux lignes fort banales qu’une main hâtive avait griffonnées à côté de l’adresse :


       Vous rappelez-vous encore Saint-Cergues ?…

       Meilleurs souvenirs…


Rien davantage. Mademoiselle Dax s’attarda pourtant, les yeux fermés, le front aux vitres, à répéter plusieurs fois :


       Vous rappelez-vous encore Saint-Cergues ?…

       Meilleurs souvenirs…


La carte postale était de Bertrand Fougères.

Bertrand Fougères était, depuis quinze jours, à Monte-Carlo. Il avait quitté Saint-Cergues, sans tambour ni trompette, le surlendemain du pique-nique et de l’orage. C’était par pur hasard que, ce matin-là, mademoiselle Dax, sortie à l’aurore, l’avait rencontré dans la petite diligence de Nyon, sur la route en lacets qui descend vers le lac.

En apercevant mademoiselle Dax, Fougères, peu soucieux sans doute d’être vu, s’était d’abord mordu