Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/195

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Elle le regarda avec défi, et poussa trois plaques sur le rouge. Le tailleur étala les cartes.

— Six !… Neuf !… Rouge perd et la Couleur !…

— Tck ! tck ! tck !… – fit encore Fougères, en montrant d’un regard piteux, les trois plaques ratissées.

Vexée, mademoiselle de Retz déplia un billet de cinq cents francs.

— Elle est folle ! – pensa Fougères épouvanté.

Le billet tombait sur la Noire. La Rouge gagna.

— Patatras !… – prononça Fougères, tout haut cette fois.

Mademoiselle de Retz lui jeta un regard furieux, et s’arma d’un billet de mille francs.

— Holà ! – jugea Fougères.

Il fit lestement le tour de la table et vint se pencher sur l’oreille de sa maîtresse :

— Je vous en supplie, – dit-il, – soyez raisonnable !… Voyons ! est-ce ainsi que vous savez vous arrêter à temps ?…

Elle répliqua violemment :

— Zut ! allez-vous-en !… Faudra-t-il vous le répéter dix fois, que vous me fichez la guigne !

Il s’irrita :

— Mais cessez donc, c’est insensé !… Combien perdez-vous ?

— Je gagnais, quand vous n’étiez pas là ! Allez-vous-en, allez-vous-en, allez-vous-en !…

— Jamais de la vie ! Je reste, et je saurai bien vous empêcher de faire une sottise !…

— Vous saurez m’empêcher ? vous ?