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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/203

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VIII


Par l’entre-bâillement des persiennes, que la brise matinale écartait, un rayon de soleil entra dans la chambre amoureuse. Enlacés encore et tout mêlés l’un à l’autre, les amants dormaient, las.

Le lit ressemblait à un ravin. Un drap, arraché, avait glissé jusqu’à terre. Un seul oreiller apparaissait, l’autre jeté on ne savait où. Et, parmi le désordre des vêtements épars sur les chaises, la table et le tapis, une boulette de dentelle et de linon avait roulé jusqu’entre les chenets : la chemise de la dormeuse…

Fougères s’éveilla ; le rayon de soleil avait touché ses paupières closes. Il étira tous ses membres engourdis, et s’arracha doucement de l’étreinte. Alors il baisa les yeux de sa maîtresse et les frôla d’une moustache taquine jusqu’à ce qu’un frisson eût secoué le jeune corps. Mademoiselle de Retz, soudain consciente et rieuse, se redressa et s’assit, un genou dans ses mains.

— Bonjour, monsieur, – dit-elle.

Il ne répondit pas. Sa bouche fourrageait dans la nuque qui ne se dérobait point. En même temps, sa main, sournoisement, cueillait les épingles d’écaille.

— Mais, chère madame, – dit-il tout à coup, – vous n’y songez pas !… Vous êtes toute nue !… Permettez !…

Il fit crouler toute la chevelure, l’épandit sur les