Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/210

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pour cette ingénue qui vous écrit de si tendres lettres : elle est plutôt jolie que laide ; elle est plutôt bien élevée que mal, – au point de vue mondain, s’entend ! – elle est plutôt riche que pauvre ; elle vous aime. Épousez-la ! Vous ne trouverez jamais mieux.

— Grand merci derechef !… Vous êtes de plus en plus charmante !…

— Pourquoi ? Mademoiselle Dax est un parti très sortable. Vous êtes gentil, mais vous n’avez pas le sou…

— Pas le sou… si l’on veut !…

— Enfin, pas beaucoup de sous. Je sais bien qu’à l’intention des secrétaires d’ambassade, la Providence a mis au monde les princesses russes. Mais croyez-vous qu’une petite bourgeoise de France ne vaille pas une grande dame cosaque ? Sans parler des quatre cent mille francs ci-dessus mentionnés, lesquels sont plus nets qu’une dot slave, payable en têtes de paysans…

— Tant que vous voudrez ! Mais il n’y a pas qu’une petite bourgeoise en France !

— Faites le difficile !… On vous refusera peut-être les autres… Qui sait ! on vous refusera peut-être celle-ci !

— Oh ! oh !…

— Parions que ça n’ira pas tout seul, ce mariage ?

— Ne me défiez pas trop !…

— Oui, hein ? vous seriez capable d’épouser mademoiselle Dax pour que j’en aie le démenti ?

— Avouez qu’alors la pauvre petite aurait de quoi